Les troubles pigmentaires associés au psoriasis : analyse d’une cohorte de 459 patients - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Les troubles pigmentaires, notamment les hyperpigmentations survenant au cours de maladies inflammatoires chroniques, en particulier le psoriasis ont été décrit. Cependant ces analyses restent souvent descriptives et leur prévalence ainsi que les associations avec les caractéristiques démographiques et cliniques des patients restent souvent méconnues.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude prospective monocentrique incluant consécutivement les patients consultant pour un psoriasis de février 2018 à mars 2019. Un questionnaire était complété concernant les données démographiques, cliniques, les scores PASI et de qualité de vie (DLQI) ainsi que les traitements reçus et leur efficacité. Un questionnaire spécifique aux troubles pigmentaires, incluant le phototype, le type de trouble pigmentaire (hypo ou hyperpigmentation), leur survenue au cours ou après intervention thérapeutique et leur localisation ainsi qu’une évaluation subjective de leur impact par une échelle EVA était réalisé. Les patients atteints d’un vitiligo concomitant étaient exclus.
Résultats |
Un total de 459 patients ont été inclus, 287 hommes et 172 femmes. L’âge moyen était de 49,9 ans (σ : 16,2). La prévalence des troubles pigmentaires était de 23,7 % (109 patients). 65 et 47 patients (14,1 % et 10,2 %) présentaient une hyperpigmentation ou une hypopigmentation respectivement. Ces troubles pigmentaires apparaissaient principalement sur des anciennes plaques de psoriasis. Concernant les données démographiques et cliniques, l’hyperpigmentation était associée à un phototype élevé (IV, V ou VI). L’hypopigmentation était associée à un antécédent de maladies auto-immunes (p<0,01) mais également à une durée de traitement systémique en cours plus courte de 17 mois (σ=27,5) contre 35 mois (σ=36,2) dans le groupe sans trouble pigmentaire et 25,9 mois (σ=33) dans le groupe hyperpigmentation. Il n’y avait d’association entre troubles pigmentaires et facteurs de risque cardiovasculaires ou le BMI. De façon notable ces troubles n’étaient pas associés à l’utilisation de la photothérapie, mais étaient associés à une moindre efficacité du traitement : PASI90 à 6 mois de traitement dans le groupe troubles pigmentaires : 27,7 % contre 41 % en l’absence de troubles (p<0,05).
Discussion |
Largement sous-estimée dans la littérature, notre étude démontre une fréquence élevée des troubles pigmentaires au cours du psoriasis, notamment après résolution des plaques. L’hypopigmentation, associée à une durée de traitement plus courte suggère que ce trouble, apparaît rapidement après mise en place d’une thérapeutique, celle-ci s’estompant au cours du temps après le « blanchiment » du psoriasis. Par contre l’hyperpigmentation semble être plus stable, parfois séquellaire pour les patients, notamment ceux avec un phototype plus élevé.
Conclusion |
Les troubles pigmentaires au cours du psoriasis sont fréquents et doivent être pris en compte dans la prise en charge des patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hyperpigmentation, Hypopigmentation, Psoriasis, Troubles pigmentaires
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.067. |
Vol 146 - N° 12S
P. A78-A79 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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